Le Miami City Ballet à Paris – Rencontre avec Rebecca King

Rebecca King est danseuse au Miami City Ballet depuis 2008. En marge de ses activités chorégraphiques, elle s’investit beaucoup, à l’image de la compagnie dont elle est membre, dans les réseaux sociaux. Dans l’interview qui suit, elle nous en dit un peu plus sur le Miami City Ballet et sur la tournée parisienne programmée en ce début d’été 2011.

L’interview intégrale de Rebecca King (en français et en anglais) sur Dansomanie

Paris (Opéra Garnier) – Tournée du Bolchoï – Rencontre avec Vladislav Lantratov

Encore peu connu en-dehors de Russie, Vladislav Lantratov, 22 ans, est un tout jeune soliste du Bolchoï, membre de la troupe depuis seulement 2006. Preuve des espoirs que l’on peut raisonnablement placer en lui, la direction du Théâtre Bolchoï n’a pas craint de le distribuer, aux côtés de la reine Maria Alexandrova, dans le rôle principal des Flammes de Paris, sur la représentation d’ouverture de la tournée de la compagnie moscovite à l’Opéra de Paris. Quelques jours seulement avant cette tournée, à Moscou, il nous étonnait dans un autre ballet de Ratmansky, Illusions perdues, en tant qu’interprète de Lucien de Rubempré, un rôle dramatique et lyrique aux antipodes de celui, héroïque et plein de bravoure, de Philippe, le révolutionnaire.

Petite rencontre, dans un lieu romantique et balzacien de la capitale, sous un soleil impeccable, avec ce jeune espoir d’une compagnie vibrante, qui nous rappelle au passage qu’il y a aussi une vie au Bolchoï après la tornade Ossipova-Vassiliev.

L’interview intégrale de Vladislav Lantratov (en français et en russe) sur Dansomanie

Rencontre avec Bruna Gondoni, danseuse, chorégraphe et professeur spécialisée dans les danses de la Renaissance italienne

En parallèle au Festival de Sablé, dédié au répertoire baroque, se déroule chaque année l’Académie Internationale de Danses et Musiques Anciennes de Sablé. Celle-ci accueille durant dix jours chanteurs, musiciens et danseurs venus du monde entier pour des stages de formation et de perfectionnement dans la discipline qui leur est propre, mais aussi dans les disciplines annexes. La spécificité de l’enseignement de cette Académie s’est en effet développée autour de la relation, caractéristique du monde baroque, entre la musique et la danse, souvent perdue aujourd’hui. A côté des traditionnels ateliers instrumentaux ou de chant sont ainsi proposés un cours de gestuelle et de déclamation baroques, ainsi que divers enseignements chorégraphiques autour du répertoire spécifiquement baroque (XVIIème siècle) et celui de la Renaissance italienne (XVème et XVIème siècles).

Bruna Gondoni est danseuse, chorégraphe, et à Sablé, elle enseigne les danses de la Renaissance italienne – la Renaissance française, avec notamment son fameux «branle», étant encore une autre affaire. Dans le continent méconnu et souvent peu considéré des «danses anciennes», nul doute que la Renaissance fait figure de monde encore plus marginal et lointain. Pourtant, les danses qu’elle transmet possèdent non seulement de quoi séduire un oeil d’esthète contemporain, mais permettent aussi de lui faire appréhender au plus près – et de manière assez troublante, il faut bien le dire – ce qui fait l’essence de la danse dite «classique», souvent réduite en France au seul académisme versaillais, dont le langage n’a pourtant été structuré et théorisé qu’au XVIIème siècle.

Dans son cours, qui débute par un lent échauffement comportant quelques postures de yoga, on entend des mots charmants tels que «basse-danse», «gaillarde», «canarie», «pavane», «spagnoleta»…, autant de noms de danses oubliées, que l’on ne connaît plus guère aujourd’hui que par la musique. La grammaire des pas, si lointaine et si proche à la fois, est entièrement déclinée en italien. La «basse-danse», une danse apparue au début du XVème siècle, longuement abordée dans le cours du matin, est la chose à la fois la plus simple et la plus noble qui soit : une marche lente, solennelle et majestueuse, qui esquisse ce qui deviendra le « relevé ». Les pas de base, toujours identiques, peuvent être combinés à l’infini selon différentes mesures. Peu à peu, les danses de cour se complexifient, s’ornent de pas virtuoses, s’imprègnent d’influences espagnoles, avec notamment des frappés et des battus, pour apparaître au fond bien différentes au XVIème siècle de ce qu’elles étaient au siècle précédent.

Mais laissons Bruna Gondoni, personnalité lumineuse à l’image de l’esprit de la Renaissance qu’elle transmet à travers ses danses, nous en dire plus là-dessus…

Entretien avec Bruna Gondoni sur Dansomanie

Londres (Coliseum) – Tournée du Mikhaïlovsky – Rencontre avec Mikhaïl Messerer

Mikhaïl Messerer est issu d’une célèbre dynastie de danseurs. Parmi les figures illustres qui composent sa famille, on peut notamment citer sa mère, Sulamith Messerer, danseuse étoile du Bolchoï, son oncle, Assaf Messerer, maître de ballet au Bolchoï et pédagogue renommé, sa cousine enfin, qui n’est autre que Maïa Plissetskaïa. Il fait lui-même ses études à Moscou, à l’Académie du Bolchoï, dont il sort diplômé en 1969. Après une carrière de danseur, il s’oriente vers l’enseignement.

A partir de 1980, il s’installe avec sa famille en Occident, où il devient professeur invité dans de nombreuses compagnies de ballet à travers le monde : l’American Ballet Theatre, le Ballet de l’Opéra de Paris, le Ballet du Kirov-Mariinsky, le Ballet du Théâtre de la Scala de Milan, le Ballet du Théâtre Stanislavsky de Moscou, l’English National Ballet, le Birmingham Royal Ballet, le Ballet Royal du Danemark, le Ballet Royal de Suède, le Ballet de Stuttgart, l’Australian Ballet, le Ballet de Monte-Carlo, etc… Mikhaïl Messerer a également été professeur invité au Royal Ballet de Londres durant plus de vingt-cinq ans.

En 2009, il a été nommé maître de ballet en chef de la troupe du Ballet du Théâtre Mikhaïlovsky, succédant à ce poste à Farukh Ruzimatov.

Cette saison, il a remonté pour la troupe Le Lac des cygnes dans la version d’Alexandre Gorsky revue par Assaf Messerer, et Laurencia, un ballet de Vakhtang Chabukiani, deux oeuvres présentées par ailleurs dans le cadre du riche programme de la tournée du Mikhaïlovsky à Londres.

L’interview intégrale de Mikhaïl Messerer sur Dansomanie

Bordeaux – Rencontre avec Marc-Emmanuel Zanoli

Formé à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris et au CNSM de Paris, Marc-Emmanuel Zanoli est membre du Ballet National de Bordeaux depuis 2004. Bien qu’officiellement danseur de corps de ballet, il a déjà pu aborder un éventail de rôles assez large, allant des personnages de caractère à divers rôles de soliste, tant dans le répertoire classique que dans le répertoire contemporain. On citera notamment, pour son caractère inédit, sa prise de rôle récente dans le personnage de l’Ange de l’Annonciation d’Angelin Preljocaj, réservé jusque-là à une interprète féminine. En marge de sa carrière de danseur, Marc-Emmanuel Zanoli s’essaye également à la chorégraphie.

L’interview de Marc-Emmanuel Zanoli sur Dansomanie

Prix de Lausanne 2010 – Rencontre avec Cathy Marston, chorégraphe invitée

Cathy Marston et Christopher Wheeldon sont cette année les chorégraphes conviés par le Prix de Lausanne pour renouveler le répertoire des variations contemporaines proposées aux candidats. Deux jeunes chorégraphes britanniques, issus de la Royal Ballet School, succèdent ainsi aux noms prestigieux de Jiří Kylian et de John Neumeier, responsables successivement de la partie contemporaine lors des quatre dernières éditions du Prix.

Au quatrième jour de la compétition, l’actuelle directrice du Ballet de Berne vient en personne assister aux répétitions sur scène et apporter ses corrections aux candidats ayant choisi l’une de ses variations, qu’elle préfère au demeurant appeler « solos ». Une première l’attend le soir même à Berne. De retour à Lausanne pour la phase des sélections, c’est dans l’atmosphère d’attente inquiète précédant la proclamation des résultats qu’on la rencontre de manière impromptue pour quelques petites questions sur ses chorégraphies.

L’interview de Cathy Marston sur Dansomanie

 

 

Prix de Lausanne 2010 – Dossier

Comme chaque année, le Prix de Lausanne revient se nicher au coeur de l’hiver, dans son berceau des Alpes suisses. Coupé du monde et de ses ennuis, le Théâtre de Beaulieu, situé sur les hauteurs de la ville, se permet alors, durant six jours, de vibrer au rythme intense d’une compétition très sélective, réunissant un concentré de jeunes talents venus d’un peu partout, et souvent des contrées les plus lointaines. Coeur de l’action du Prix, l’arrière-scène du théâtre, réaménagée pour l’occasion, y accueille dans une rumeur incessante une foule hétéroclite de professeurs ou de parents aux petits soins, entourant des danseurs tendus dans un même effort. Les deux grands studios contigus sont les lieux où, parallèlement, se déploie au fil de la semaine leur ambition commune, celle qui doit les mener jusqu’à la scène, unique lieu de vérité. Voilà pour le cadre général du tableau, brossé à grands traits…

Bien au-delà pourtant du jeu et des enjeux immédiats propres à tout concours, l’effet d’ « image arrêtée » sur un certain état mondial de la danse a, année après année, de quoi maintenir la curiosité de ceux qui s’intéressent de près à l’évolution de cet art en même temps qu’à ses différents visages, lesquels ne se limitent plus à une école, à une contrée, à un continent. Et au fond, malgré les inévitables redites, les artifices répétés et… une Coppélia mille fois entendue, c’est toujours avec le même enthousiasme, et le même désir secret d’assister à l’éclosion d’une nouvelle étoile, qu’on retourne voir Lausanne…

Le dossier complet sur Dansomanie

 

Londres (Royal Opera House) – Tournée du Mariinsky – Rencontre avec Vladimir Shklyarov

vladimir_shklyarov_j_larionova A 24 ans, Vladimir Shklyarov est Premier Soliste du Théâtre Mariinsky et force est de reconnaître qu’il attire inexorablement le regard dès qu’il entre en scène. Pour un peu, et sans sortir abusivement de son rôle, il en éclipserait sa partenaire d’un jour. Une personnalité solaire et généreuse, une danse ardente qui possède l’énergie de la jeunesse et conjugue en une alchimie unique l’élégance, la pureté, en même temps qu’un brio enthousiasmant, il paraît disposer de toutes les qualités pour redonner à une danse masculine – qui en a sans doute bien besoin – toutes ses lettres de noblesse.

A Londres, où le programme le présente déjà – heureux présage ?- comme «étoile» du Théâtre Mariinsky, Vladimir Shklyarov a ainsi eu le privilège d’ouvrir la tournée de la compagnie dans le Roméo de Juliette de Léonide Lavrovsky. Un rôle dramatique complexe et imposant où, sans aucun doute, il ne suffit pas d’être ce jeune homme  beau, souriant et plein d’allant qui exécute les pas de manière virtuose. Outre cette première significative, le public de Covent Garden a pu le voir successivement dans les rôles du Prince Siegfried du Lac des cygnes et du Prince Désiré de La Belle au bois dormant, ainsi que dans l’Hommage à Balanchine où il était distribué à la fois dans le rôle du soliste de Rubis et dans le troisième mouvement de Symphonie en ut. Bref, Vladimir Shklyarov était omniprésent, et la revue de presse du Mariinsky, publiée sur le propre site du théâtre, n’a pas craint, au lendemain de la tournée londonienne, de citer son seul nom comme celui de la «star» découverte et consacrée par une presse anglaise unanime. Au-delà des engouements obligés et des raccourcis médiatiques, il faut bien avouer qu’il possède le don rare de faire naître dans la salle ce frisson si particulier que le spectateur guette souvent vainement en d’autres occasions, tout en offrant cette sensation bienvenue de renouveau qui suscite naturellement l’intérêt et la passion…

C’est à la suite d’une représentation de La Belle au bois dormant, programmée au dernier jour de la tournée, que l’on a pu rencontrer Vladimir Shklyarov. Un moment particulier où l’on se sent quelque peu importun, mais ainsi va le théâtre de la vie… Encore plongé dans son spectacle, il fait montre, en dépit de la fatigue probable – et palpable -, d’une politesse exquise, assortie d’une réserve teintée de sérieux et de mélancolie. On est bien loin du cliché du prince lisse et serein, au perpétuel sourire affiché au coin des lèvres, qu’il interprétait encore il y a quelques minutes. La complexité et un goût certain du  paradoxe se lisent du reste dans son être et dans ses propos, à rebours du personnage apollinien que la scène, dans le pouvoir qu’elle a de créer sans cesse de l’illusion, fait si souvent de lui. A coup sûr, Vladimir Shklyarov ne ressemble en rien au héros de conte, tendre et joyeux, qu’est cet Ivanushka – Ivan le Simple -, qu’il incarne dans le Petit Cheval Bossu

L’interview intégrale de Vladimir Shklyarov sur Dansomanie

Londres (Royal Opera House) – Tournée du Mariinsky – Rencontre avec Viktoria Tereshkina

viktoria_tereshkina_hidemi_seto A Londres, à l’occasion de la tournée d’été du Mariinsky, Viktoria Tereshkina est sans doute la ballerine qui suscite le plus d’attentes tant du côté du public amateur que des critiques autorisés. «Prima Ballerina» depuis 2008 du Théâtre Mariinsky, dont elle a rejoint la troupe en 2001, elle compte déjà à son répertoire un nombre non négligeable de rôles, très diversifiés de surcroît, tant dans le répertoire classique, néo-classique que contemporain, faisant fi de la sacro-sainte tradition de l’emploi, encore perpétuée dans la compagnie, avec une noblesse incontestable, par Uliana Lopatkina. Odette-Odile depuis plusieurs saisons, elle est régulièrement Kitri, Raymonda, Aurore, Nikiya, Medora, Myrtha, Mekhmene-Banu… et maintenant, de manière plus inattendue, Juliette. Elle est enfin l’une des interprètes privilégiées des ballets de Balanchine inscrits au répertoire du Mariinsky, comme des créations plus actuelles d’Alexeï Ratmansky.

Virtuose à la technique éblouissante, à même de séduire jusqu’aux puristes les plus forcenés, Viktoria Tereshkina s’inscrit pleinement dans la tradition de ce théâtre légendaire, en incarnant à merveille l’élégance et le raffinement aristocratiques de son école. Dans une compagnie à la politique parfois déconcertante, où les codes de la culture populaire tentent ici ou là d’émerger, non sans quelques heurts, au travers d’une nouvelle génération d’artistes, elle est indéniablement la ballerine qui rassure et réjouit le cœur des balletomanes. Curieux mélange de tradition et de modernité, sa danse conjugue la rigueur académique et une aisance déconcertante, et presque désinvolte, qui lui fait transformer la scène en un véritable terrain de jeu personnel. Propulsée très jeune sur le devant de la scène, sa force de caractère et son intelligence aiguë – des qualités que l’on retrouve dans toutes ses prestations scéniques – lui ont toutefois permis d’évoluer, de s’affirmer avec éclat sur le plan dramatique et de se dégager d’une image par trop encombrante et réductrice de parfaite technicienne à la silhouette idéale. Son Cygne incandescent, aux lignes pures et à la passion troublante, en est probablement aujourd’hui la plus belle preuve.

Quelques jours après avoir dansé Juliette, un rôle dans lequel elle a fait ses débuts en juin dernier, et à la veille d’interpréter Odette-Odile, le rôle-fétiche qui l’a révélée en tant que soliste, Viktoria Tereshkina accepte, malgré un programme serré, de répondre à nos questions, avec cette discrète disponibilité qui font les vraies étoiles, et évoque un parcours déjà riche en expériences. Avec sérieux et amusement…

L’interview intégrale de Viktoria Tereshkina sur Dansomanie

Prix de Lausanne 2009 – Rencontre avec Cynthia Harvey

visuel_450_pxCynthia Harvey débute la danse à Novato, en Californie, avant de poursuivre sa formation à l’Ecole du Ballet National du Canada, à l’Ecole du San Francisco Ballet, à l’Ecole de l’American Ballet et enfin à celle de l’American Ballet Theatre. En 1974, elle rejoint les rangs de l’American Ballet Theatre (ABT), devient soliste en 1978, puis danseuse principale en 1982. Avec l’American Ballet Theatre, Cynthia Harvey danse pour ainsi dire tous les rôles féminins classiques. A partir de 1986, elle est parallèlement danseuse principale invitée du Royal Ballet, où elle interprète à la fois le répertoire classique et les ballets de Frederick Ashton. Jusqu’en 1996, elle danse aussi en tant qu’artiste invitée avec Baryshnikov and Company et Nureyev and Friends. Elle figure également dans plusieurs films et documentaires. Depuis qu’elle a quitté la scène, Cynthia Harvey enseigne pour diverses institutions. Elle a notamment été professeur invité pour la Norwegian National Ballet Company, l’American Ballet Theatre, l’Australian Ballet, le Teatro alla Scala, le Royal Swedish Ballet, le Dresden SemperOper Ballett, la Royal Ballet School et l’English National Ballet School. Co-auteur de « Physics, Dance and the Pas de deux », Madame Harvey a été membre de DanceEast, organisme national pour la danse en Angleterre. Elle a ainsi participé aux débats visant à améliorer la vie des compagnies et des écoles de danse classique. En plus d’enseigner et de monter des ballets, elle fait partie des experts réguliers de la commission pour la formation et l’enseignement de la danse en Grande-Bretagne. Pour le Prix de Lausanne 2009, Cynthia Harvey est professeur de danse classique.

L’interview intégrale  de Cynthia Harvey sur Dansomanie