C’est sous un soleil radieux et des températures bien peu hivernales, du moins telles qu’on peut les connaître traditionnellement en Suisse à cette période, que Lausanne nous accueille en ce jeudi 31 janvier, deux jours après l’ouverture officielle de son Prix annuel. Mais comme on le verra, ici aussi, les traditions s’usent. Car si le Palais de Beaulieu accueille toujours les candidats sur les hauteurs de la ville, le concours a quant à lui subi, depuis l’an dernier, quelques transformations notables dans son règlement et son organisation.
Cette année, en effet, il n’est plus question de quart de finale ni de demi-finale : tous les candidats sélectionnés pour le Prix – ils sont 74 au total (52 filles et 22 garçons) – sont évalués quatre jours durant et restent à demeure au moins jusqu’au samedi, jour où le jury tranche enfin, à l’issue des épreuves sur scène qui décideront de la petite vingtaine de danseurs considérés dignes de concourir pour la finale du dimanche. Par ailleurs, considérant qu’il était difficile et illusoire d’appréhender de la même manière de jeunes danseurs à la maturité différente (et l’on sait qu’à l’adolescence, une ou deux années en plus ou en moins changent beaucoup les choses), les organisateurs de la compétition ont décidé de regrouper les candidats, pour le travail de répétition des variations, par tranche d’âge, les 15-16 ans d’un côté et les 16-17 ans d’un autre. Les variations classiques qui leur sont proposées ne sont d’ailleurs pas les mêmes. Désormais donc, les danseurs sont vus et notés par le jury lors de deux ateliers – un atelier d’expression artistique et un atelier contemporain – et lors de deux épreuves sur scène au cours desquelles ils doivent présenter une variation classique et une variation de John Neumeier, également Président du jury de cette édition. La note fixée par le jury pour chaque candidat dépend de ces quatre éléments dont aucun n’est privilégié par rapport à l’autre. Encore une fois – même si la présence de John Neumeier y est probablement pour quelque chose -, le Prix de Lausanne, qui n’a au demeurant cessé d’évoluer depuis sa création, se distingue des compétitions de danse traditionnelles, où la technique et la virtuosité classiques restent les critères discriminants de réussite, pour se concentrer davantage sur la dimension artistique et la capacité d’improvisation des danseurs. Cela nous promet en tout cas pour samedi des sélections-marathon, puisque tous les candidats monteront ce jour-là sur scène…